Ethel garde intact le souvenir du pavillon de l'Inde française à l'Exposition coloniale de 1931, acquis par son grand-oncle pour le faire reconstruire sur son propre terrain. Il meurt avant de réaliser son projet, ayant fait d'elle son héritière. Les parents d'Ethel, Mauriciens installés à Paris, légers et immatures, dilapideront la fortune. Ethel est déçue par la société qu'ils fréquentent, par son amie de coeur Xénia, fille d'émigrés russes. Jeune fille, elle subit les chocs de la guerre, de la fuite, de la pauvreté, de la faim. Parcours initiatique que celui d'Ethel, éternelle affamée, qui ne se console pas de la disparition du grand-oncle, se heurte à l'insouciance du père, à l'inconsistance de la mère, à la sécheresse de Xénia, et qui perçoit les travers de la société frelatée que fréquente sa famille. Dans un miracle d'écriture, J.M.G. Le Clézio recrée la vie dans la société française des années trente et conte le cheminement d'une héroïne qui construit peu à peu sa personnalité. Une héroïne qui s'avère, dans les dernières pages, lui être très proche. Un grand et beau Le Clézio. (source : les-notes.fr)