Rennes, 1941. Un hôtel minable où logent des officiers allemands et où travaille Madeleine, seize ans, tout juste sortie de sa ferme bretonne. Dans une atmosphère assez trouble et tendue, elle se laisse follement séduire par un beau pianiste allemand qui disparaît, et accouche d'une fille. Après la guerre, elle fera partie de ces « tondues » que la foule traîne dans la honte. Avec sa petite Anne, à la blondeur accusatrice, elle fuit et finit, quinze années plus tard, par se retrouver femme de chambre sur le paquebot Liberté. Valentine Goby, prix Culture et Bibliothèques Pour Tous 2006 pour L'Antilope blanche (NB août-septembre 2005), lance des phrases courtes et joue avec recherche des mots et des images, donnant au début du livre une coloration sensible, mais froide et assez lente. L'écriture, ensuite, prend vie, laisse libre cours au romanesque et aux tribulations de Madeleine dans une France encore traumatisée par l'Occupation. Une triste histoire d'amour dont la blessure intime persiste alors que celle de la guerre est refermée, le roman en exprime avec finesse toute la douleur. (source : les-notes.fr)