Diluvienne, interminable, la pluie tombe sur Paris. Plus menaçante encore que la crue décennale de 1910. Mais elle ne dissuade pas Paul, arboriste renommé, et Laureen, sa femme, de quitter la Drôme. Pour fêter dans la capitale les soixante-dix ans de Paul, ils ont rendez-vous avec leur fille, venue de Londres, et son frère, arrivé de San Francisco. La Seine monte dramatiquement. Pour le quatuor, les imprévus problématiques ou funestes se bousculent et les révélations pleuvent… Après l’excellente biographie romancée de Daphné du Maurier (Manderley forever, NB avril 2015), Tatiana de Rosnay revient au roman. En toile de fond, le décor d’anticipation, bien campé et vraisemblable, d’un Paris inondé, paralysé, désemparé. Cette ambiance de désolation agit sur parents et enfants comme une catharsis. Elle suscite des remémorations affectives, douces ou douloureuses. Elle libère la parole et l’apaisement final en déborde de bons sentiments. Qu’il soit sycomore, cyprès ou surtout tilleul, joliment évoqué par Apollinaire, Stendhal ou Hugo, le thème de l’arbre, se surajoutant à celui de la crue et du drame familial, est omniprésent. De ce fait, la construction manque un peu de fluidité et de naturel, conférant au livre un côté un peu fabriqué. (C.R.P. et M.-N.P.) (source : les-notes.fr)