Au fin fond d’une forêt québécoise, caché et oublié depuis des siècles, le monastère de Saint-Gilbert-entre-Les-Loups abrite une communauté de moines qui y perpétuent le chant grégorien le plus pur. Mais un jour, rompant leurs voeux de silence, ils enregistrent un disque : cette mise en lumière n’est visiblement pas du goût de tous. Le maître de chapelle est retrouvé le crâne défoncé, recroquevillé sur un mystérieux velin. L’inspecteur Gamache et son adjoint enquêtent. Ce que la science appelle ondes Alpha, l’Eglise le nomme « le beau mystère », qualifiant ainsi l’effet du chant grégorien sur ceux qui le chantent et ceux qui l’écoutent. Pourtant, sous l’apparente harmonie régnant dans ce huis-clos monastique, parmi ces hommes d’exception reliés à Dieu par le plain-chant, couvent de secrètes dissidences, des crispations, de subtils jeux de pouvoir, remarquablement évoqués par Louise Penny (Une illusion d’optique, NB décembre 2016). Si l’enquête a son importance, la psychologie des personnages, tant civils que religieux, prime. Le suspense se déploie jusqu’à la fin, habilement relancé par l’introduction d’éléments extérieurs, cependant que, clé de voûte du roman, le chant grégorien rythme l’alternance des temps de labeur avec les temps de prières, envahit et enchante la lecture. (Maje et M.-N.P.) (source : les-notes.fr)