Clara, jeune étudiante en littérature, part à la rencontre de Norman Jail, écrivain peu connu vivant près de La Rochelle. Elle reste trois jours aux côtés de cet homme qui se targue de n'avoir jamais pu aller au bout de l'écriture d'un roman, l'un d'eux n'étant qu'une succession de chapitre 1. Elle ne se laisse pas déconcerter par ce personnage vieillissant, retranché dans un passé obscur, jonglant avec l'espace-temps, malaxant les mots pour leur faire dire leur contraire, tour à tour aimable ou mutique, voire égoïste, et évoquant l'écriture comme un mal nécessaire ou une vertu salvatrice. Eric Fottorino traite à nouveau de la difficulté d'établir des liens familiaux (Chevrotine, NB octobre 2014). D'une écriture magnifique, d'un style alerte, ce roman sans chapitre ne laisse pas de surprendre. Le temps n'existe que dans la mesure où il arrange les souvenirs du héros. On se perd un peu dans ses dédoublements de personnage, cherchant par ce subterfuge à exorciser ses démons. Les dernières paroles de la jeune fille éclairent la démarche de l'auteur, insufflant un message d'espérance. Une réflexion très intéressante sur l'écriture. (E.Ca. et E.A.) (source : les-notes.fr)