Oslo. Sonny Lofthus est emprisonné pour meurtre depuis l'adolescence. À Staten, prison modèle, il a accepté un drôle de deal avec la direction : en échange de sa consommation de drogue, il endosse des crimes qu'il n'a pas commis. Il s'offre, « victime expiatoire » d'un père policier idolâtré mais corrompu qui s'est suicidé. Son magnétisme lui attire la sympathie de tous. Jusqu'au jour où l'un de ses codétenus lui fait une révélation qui va transformer le jeune trentenaire en justicier. Après Du sang sur la glace (NB juin 2015), Jo Nesbø délaisse une nouvelle fois son héros récurrent. Subtilement construite en dépit d'un dénouement un peu décevant, l'intrigue met en scène des personnages de la police ou de l'administration pénitentiaire qui n'ont rien de conventionnel et qui sont humainement très attachants par leur complexité et leurs zones d'ombre : un jeune désarmant de gentillesse et de naïveté mais capable d'échafauder des plans machiavéliques, un policier sensible, addict au jeu, prêt à toutes les entorses pour faire éclater la vérité. En toile de fond, la critique d'une société corrompue, livrée aux mafias et aux trafics en tous genres. Oslo apparaît comme la cité des junkies dont l'État prend soin en toute légalité. Un bon scénario pour le cinéma. (A.-C.C.-M. et M.-N.P.) (source : les-notes.fr)