Fin des années cinquante. Rachel Schwartz, simple employée, rencontre Pierre Angot, fils du directeur de Michelin. Elle découvre un monde d'intimité où le langage est nouveau, les idées surprenantes et les convenances allègrement balayées : elle est fascinée. Il dit l'aimer, néanmoins, revendiquant sa liberté, refuse le mariage, veut bien un enfant, mais elle devra l'élever seule. Le lien entre les parents se distend, les rencontres entre père et fille sont épisodiques. Christine et sa mère vivent une relation d'amour tendue. Pourquoi ? « C'est quoi avoir une mère ? ». Depuis toujours, la question taraude Christine Angot (La petite foule, NB mai 2014). Elle y répond dans ce livre qui se lit comme un roman des origines. Elle revisite le passé, évoque le présent et la vie quotidienne des deux femmes. Avec empathie, clairvoyance et une belle rigueur d'écriture, la narratrice s'interroge sur un amour maternel et un amour filial intenses où affleurent culpabilité et ressentiment, d'abord dans le non-dit puis dans la parole libérée et apaisante. Le récit troublant mais attachant d'un écrivain sans cesse à la recherche « d'un je qui nous est commun ». (A.-M.D. et S.L.) (source : les-notes.fr)