Été 1943. Véra quitte brusquement son appartement parisien et confie sa petite fille de quatre ans à la famille de son compagnon, des gens qu'elle connaît à peine. La demeure et son grand jardin pleins de mystère impressionnent la petite Marie qui découvre, inquiète et émerveillée, son nouveau lieu de vie. La fillette doit s'accoutumer à l'enfermement et à l'univers feutré des personnes âgées qui l'accueillent avec une affection ponctuée d'étranges réticences. L'enfant souffre en silence de l'absence incompréhensible de sa mère et ne vit que dans l'attente de ses rares lettres et de ses retours furtifs. Puis vient la fin de la guerre... La femme aujourd'hui âgée que Marie Sizun met en scène revient par la mémoire dans la maison où elle a passé les deux dernières années de la guerre, séparée de sa mère. Elle pousse chaque porte de la maison, gravit une à une les marches des escaliers, retrouve chaque parcelle fleurie ou ombragée du jardin, et laisse ainsi affluer les souvenirs. Elle regarde avec tendresse l'enfant brutalement privée d'amour maternel, souligne ses peurs liées aux non-dits et aux mensonges. Les odeurs et les atmosphères sont restituées avec délicatesse, les sentiments et les tensions traduits avec la justesse coutumière de l'auteur (Un jour par la forêt, NB septembre 2013). Ce roman intimiste qui allie nostalgie et légèreté est extrêmement touchant. (source : les-notes.fr)