La jolie Philida grandit comme esclave dans une famille d'Afrique du Sud. Vers 1830, à l'époque où l'Angleterre va imposer l'abolition de l'esclavage au pays, elle a déjà eu quatre enfants du fils de son propriétaire, jeune homme sincère mais veule, qu'elle a aimé et qui trahit sa promesse de l'affranchir. Courageuse, elle assigne son suborneur en justice, comme la loi l'y autorise déjà en partie. Elle est déboutée, cruellement humiliée, et revendue. Son nouveau maître, plus ouvert, accompagne sa marche obstinée vers l'émancipation. Cela commence comme un western, avec une héroïne attachante, une reconstitution historique colorée, bien construite, d'un manichéisme de bon aloi sur un sujet fort, celui de l'esclavage. Seule la multiplication des termes afrikaans rappelle que, si l'iniquité des situations est interchangeable, nous sommes bien au Cap et non en Amérique. Bientôt, justement, des développements ethnographiques sur les moeurs et coutumes de cette région envahissent le récit. On devine alors que l'auteur (Mes bifurcations, NB janvier 2010) parle de sa famille, de son pays et que les faits ont existé. La tension dramatique et l'épaisseur des personnages s'en ressentent. Le charme du roman s'estompe au profit du documentaire, excellent au demeurant : voilà un romancier débordé par son sujet ! (source : les-notes.fr)