L'oiseau Bec-en-l'Air vole, seul « dans l'immensité du rien ». D'un coup de bec il perce deux trous dans la nuit noire. De l'autre côté des trous, il fait clair. L'oiseau ne voit personne. Triste, il repart dans l'obscurité au son du battement de ses ailes. De l'autre côté, il y a Grand-Arbre dont les branches touchent le ciel et les racines s'enfoncent dans l'océan. Quand il aperçoit les deux trous, il y passe une branche, puis une seconde. Rien derrière la nuit noire. Quand soudain le vent réveille l'oiseau. Grand-Arbre est là. Ils échangent quelques mots et se sentent moins seuls. Bec-en-l'Air dessine un grand cercle dans la nuit noire, Grand-Arbre le découpe. Bec-en-l'Air chante depuis les branches de Grand-Arbre. Le monde se crée?.. Réunir deux solitudes pour aborder la création du monde, tel est le pari de Martine Laffon et Betty Bone. Le texte, vivant et dynamique, est écrit en bleu vif. Bleu, couleur primaire comme le jaune rayonnant et le rouge non moins lumineux qui progressent au fil des pages. La création, de page en page, évolue avec sensibilité et pureté jusqu'à l'épanouissement. Papier de soie, encre de chine et couleurs vives enthousiasment l'oeil au fil des pages. Original et poétique, l'ouvrage sera apprécié par les plus grands. (source : les-notes.fr)