Fière, rebelle et mystique, Juette vit au XIIe siècle dans le milieu catholique rigoriste d'une petite ville belge. « Abandonnée en paroles », selon les termes de son père qui l'a mariée à quinze ans, elle n'a pas assez de termes pour cracher son dégoût des hommes, des oeuvres de chair, de la maternité, et pour dénoncer les turpitudes du clergé et les ors choquants de l'Église. Éprise d'absolu et de pureté, elle a pour confident un jeune moine, seconde voix du récit, qui lui voue un amour éthéré. Veuve, elle abandonne tous ses biens pour se consacrer aux lépreux. On reste perplexe à l'évocation de ce portrait de femme inspiré d'un personnage ayant vécu à l'époque de l'hérésie cathare. Ses sentiments violents et sans nuances, ses visions et extases mystiques manquent de crédibilité. On éprouve peu de sympathie pour l'héroïne pourtant présentée comme une sorte de sainte laïque, son côté féministe à tous crins et donneuse de leçons agace passablement. Il n'en reste pas moins une écriture très forte et un vrai talent de romancière. (source : les-notes.fr)