En été 1919, la chaleur est écrasante sur la place d'une petite sous-préfecture du Berry. Un gros chien, couvert de cicatrices, ne cesse d'aboyer en direction de la prison militaire où est enfermé un seul détenu. L'officier chargé de l'instruction, la trentaine, près de quitter l'uniforme, est peu enclin à une sévérité exemplaire envers ce caporal décoré de la Légion d'honneur. Peu à peu, l'homme se livre et raconte sa guerre en compagnie de Guillaume, le chien, et la raison de son esclandre le 14 Juillet. Après Immortelle randonnée (NB juillet-août 2013), Jean-Christophe Rufin raconte un épisode moins souvent évoqué de la Grande Guerre, l'expédition d'Orient. À Salonique, alliés et ennemis étaient très proches et le chien allait des uns aux autres. En 1917, un grain de sable enraie le grand espoir de fraternisation qui s'était levé après la Révolution russe. Dans un court roman plein de retenue et de sensibilité, et en faisant de l'animal un personnage à part entière, l'auteur illustre l'absurdité des conflits et leurs conséquences dramatiques sur les hommes. (source : les-notes.fr)