Mongolie. Après la découverte de trois Chinois émasculés, le front entaillé en forme d'étoile sculptée, le commissaire Yeruldelgger, brisé par la mort de sa petite fille, est appelé dans un campement nomade où ont été déterrés un tricycle rose et une main d'enfant. Puis, ce sont deux femmes, jetées dans un container, qui sont trouvées, tondues, une étoile gravée sur le sein gauche. Ces événements, liés par une sombre histoire de profits sur fond nationaliste, entraînent le commissaire et son équipe dans les bas-fonds d'Oulan-Bator et dans les immensités mongoles. L'enquête policière, construite en courts chapitres, tient en haleine. Mais plus que l'intrigue, c'est la Mongolie qui est intéressante. L'auteur décrit l'exode des Mongols des plaines vers la ville où ils ne trouvent que le désespoir, se réfugiant par familles entières dans les égouts. Il dénonce la pression soviétique puis chinoise sur les richesses du pays, la ruine des traditions, le développement d'un nationalisme étroit. Pourtant, au milieu de l'horreur quotidienne, les chamans, l'esprit des steppes, les rêves prémonitoires entretiennent une atmosphère onirique qui rend ce roman très attachant. (source : les-notes.fr)