Octobre 1995. Un convoi humanitaire quitte Lyon à destination de Kakanj en Bosnie centrale : cinq jeunes volontaires d'une petite ONG, deux camions de vivres, de médicaments et de vêtements. Rapidement des tensions surgissent entre les équipiers, quatre garçons et une fille. L'enthousiasme du départ de la mission laisse place au doute et à la suspicion. Sur le théâtre des opérations, les difficultés, le danger et la peur renforcent le malaise et les dissensions au sein du groupe. Le roman d'action, la passion aventurière ne sont pas des registres dans lesquels on attend l'auteur (Le collier rouge, NB avril 2014)... Pourtant, ce sont bien son expérience de l'action humanitaire et ses convictions qui nourrissent l'histoire d'une équipée tragique qui bascule dans la haine et le combat. Thriller soft, cependant, car les codes du genre (confinement, angoisse, nature hostile, violence) sont édulcorés au profit d'une romance un peu convenue, dans un style dépouillé. Dans une belle postface, l'écrivain fait enfin passer l'émotion du témoin qu'il était. Il y exprime, plus directement que par la fiction, le terrible dilemme auquel sont confrontés ceux qui se portent au secours des victimes de conflits : faut-il aider à survivre ou aider à vaincre ? (T.R. et A.-M.D.) (source : les-notes.fr)