Bertie Gunther fuyant Cuba pour Haïti en 1954 est capturé par les Américains. Ils veulent l'utiliser pour enlever Mielke, un haut responsable de la Stasi, et leurs méthodes sont brutales, haineuses, que ce soit à Guantanamo, à New York ou en Allemagne. Ils veulent tout connaître du passé de leur prisonnier, autrefois policier berlinois, contraint de rassembler ses souvenirs : Berlin en 1931, la France et l'Allemagne en 1940, Minsk en 1941, la défaite et les camps soviétiques en 1945-46. Le dénouement de l'affaire se déroule dans l'atmosphère trouble des services secrets à Berlin Ouest. Philip Kerr continue à exploiter avec talent les aventures de son héros récurrent. Cuba n'était pour celui-ci qu'une étape après son séjour en Argentine (Une douce flamme, NB septembre 2010). Son histoire est un aperçu du destin des quelques Allemands emportés malgré eux dans la tragédie, ballotés entre patriotisme et dégoût du nazisme, obligés de se compromettre pour survivre, et contraints de frayer avec de sinistres individus. Écrit avec clarté en dépit des méandres d'épisodes évoqués par touches désordonnées, avec une pointe de romantisme qui atténue à bon escient la brutalité des événements, le livre est instructif, passionnant. (source : les-notes.fr)