La liste des parfums choisis par Philippe Claudel se décline comme un dictionnaire amoureux, par ordre alphabétique et en séquences de deux à trois pages, souvent inspirées par les souvenirs de son enfance lorraine et vosgienne. Fines senteurs de cannelle et de beignets d'acacia, ou robustes effluves de munster et de lard s'échappant de la cuisine familiale, subtiles fragrances des ombellifères, ou capiteuses exhalaisons du foin et du fumier montant des champs, goût d'angélique du tout premier baiser avec « la grosse Frenzi » à l'âge de douze ans, ou relents javellisés des douches du pensionnat, tout ce méli-mélo d'odeurs délicieuses ou agressives célèbre pareillement un passé cher à l'auteur. Son penchant pour les choses tristes (L'Enquête, NB novembre 2010) se retrouve dans ce recueil, mais sans en être la note dominante. Plein de sensibilité, imprégné d'humour et de culture, très joliment écrit, voici un florilège qui fait passer un délicieux moment. (source : les-notes.fr)