Poursuivi par de nombreux ennemis, Jacques Coeur s'est réfugié à Chio où il écrit ses mémoires. Fils d'un pelletier, il est d'abord un enfant rêveur qui, toute sa vie, voudra donner corps à ses songes. Un voyage en Orient l'incite à déployer un vaste réseau commercial qui fera sa fortune. Dépassant l'aspect trivial de l'activité, il y voit l'occasion de valoriser les savoir-faire, d'améliorer la connaissance d'autrui et de favoriser les rapprochements entre les nations. Proche conseiller de Charles VII, souverain à la personnalité ambiguë, il devient l'argentier du royaume, côtoie les puissants, se rapproche d'Agnès Sorel, finance des batailles contre les Anglais, avant d'être banni du royaume. Né à Bourges comme son héros, Jean-Christophe Rufin (Sept histoires qui reviennent de loin, NB juin 2011) se projette dans ce personnage historique. La peinture psychologique d'un idéaliste devenu un négociant hors pair l'intéresse plus que le portrait de l'affairiste puissant qu'accréditent les documents d'archives. Malgré quelques longueurs, le contexte politique et religieux de ce XVe siècle est passionnant. Le parcours du héros est prétexte à des considérations humanistes et l'ampleur du style ajoute à l'attrait de cette fresque romanesque. (source : les-notes.fr)