«Mon livre raconte l'histoire de l'amour qui nous a unis, André Malraux et moi, jusqu'à sa mort en 1976, après la disparition de ma tante Louise de Vilmorin. Dans le vide de mon silence, au fil de vingt années, des mensonges ont surgi que je n'ai pas démentis. C'est en 1996, à l'occasion du transfert des cendres d'André Malraux au Panthéon, que les produits de l'imagination débridée des uns et des autres ont eu raison de mon mutisme. J'ai alors entrepris d'écrire mes souvenirs sans rien laisser dans l'ombre, de recréer la réalité de la vie d'un homme vieillissant avec une femme plus jeune de trente ans qui l'entourait de ses soins.J'ai tenté d'exprimer ce que je comprenais de la grandeur d'André Malraux et rendu compte de sa création littéraire. J'ai retracé nos voyages, j'ai dépeint le caractère complexe, ombrageux, immensément généreux de cet homme épris de transcendance et hanté par la mort. J'ai mis en lumière le rôle qu'il a joué pendant la guerre pour l'indépendance du Bangladesh.Et puis la dernière maladie est venue, et la mort d'André Malraux. J'en livre les circonstances exactes, puisque j'ai décidé de ne plus rien tenir secret...»Sophie de Vilmorin.