Fils d'un couple déclassé dans la dèche, Elie rêve de bonne chère en humant les capiteuses senteurs de l'arrière-cuisine d'un restaurant près de chez lui. Sa vocation est toute tracée : il sera cuisinier. Il quitte ses parents, crève la faim, végète comme commis dans divers bouis-bouis, et fréquente deux escrocs qui ne le perdront jamais de vue. Il trouve à s'incruster chez une veuve tenancière d'un petit bistrot, se met aux fourneaux et lutine la patronne. Chassé par la fille de son amante, il finit par trouver son heure de gloire à la tête d'un établissement chic. Serait-ce la consécration ? Prenant pour thème la passion pour l'art culinaire, François Vallejo (Fleur et sang, NB novembre 2014) construit une histoire assez laborieuse et rocambolesque avec émeutes, crapulerie, mégères, mais aussi quelques quidams bienveillants. Il en va de même pour son héros dont la personnalité banale et incertaine ne s'éveille qu'au contact des ingrédients et de leur transformation en mets succulents. Alors la plume de l'auteur prend des accents lyriques plus chatoyants, jusque dans la description de l'amour charnel métamorphosé en fête gustative. Quelques passages bien relevés, noyés dans un brouet plus insipide. (L.K. et A.Le.) (source : les-notes.fr)