Après la guerre, Gunther reprend son métier de détective privé, à Munich. Une femme, belle et mystérieuse, le charge de retrouver la trace de son mari, criminel de guerre disparu. Sur cette piste dangereuse, le détective croise la Camaraderie, qui aide à fuir d'anciens nazis, la Brigade Juive, qui poursuit des bourreaux des camps, la CIA, qui organise un réseau récupérant les nazis susceptibles d'être utiles à la médecine, la science ou l'espionnage. Le chasseur devenu proie tombe dans un piège destiné à lui faire endosser des crimes qu'il n'a pas commis et à permettre la fuite des vrais coupables. Philip Kerr, auteur anglais, situe ses derniers récits d'enquêtes dans l'Allemagne des années quarante, mêlant réalité et fiction (cf. La Paix des dupes : un roman dans la Deuxième Guerre mondiale, NB juillet 2007). Ici, dans l'atmosphère trouble d'après la défaite, Gunther incarne une catégorie d'Allemands culpabilisés, qui a dû combattre tout en abhorrant l'idéologie et la cruauté nazies. Il est le narrateur auquel l'auteur prête son humour mordant et la vitesse de ses reparties. Un luxe de détails donne vie aux personnages, mais rend le récit parfois bavard, sans toutefois nuire au suspense. Sur fond historique, un roman policier réussi. (source : les-notes.fr)