Aliocha, jeune conscrit sans argent et sans appui, n'a pas réussi à échapper au service militaire. Dans le Transsibérien, en direction du Nord, il essaie désespérément de déserter. Après un premier essai infructueux à Krasnoïarsk, il échoue, tour à tour implorant ou brutal, dans le compartiment privé d'Hélène, une Française qui, fuyant son amant russe, veut atteindre Vladivostok. Il tente une seconde évasion, manquée elle aussi, à Irkoutsk. Tout se jouera sur le quai d'un coin perdu, Oulan-Oude, près de Zaoudinsky, gare de départ du Transmongolien. Ce court roman retient par son écriture peu conventionnelle, extrêmement suggestive (Naissance d'un pont, NB octobre 2010). On perçoit le désarroi et l'affolement du jeune homme, perdu dans un monde inconnu, la peur que lui inspire cette lointaine Sibérie, les hésitations d'Hélène, prise entre la pitié et l'exaspération devant les maladresses du garçon. Une belle évocation de la diversité des hommes, des conditions de vie dans le train, de la magie des paysages, tantôt désolés, tantôt superbes lorsqu'apparaît le lac Baïkal. Un excellent roman. (source : les-notes.fr)