Au lendemain de l'Anschluss, Sigmund Freud exhorte tous ses confrères d'origine juive à quitter l'Autriche pour se réfugier à l'Ouest. Lui, malade et fatigué, a pris la décision de rester à Vienne avec sa famille. Anton Sauerwald, docteur en chimie, nazi convaincu, cherche à l'éliminer pour grimper dans la hiérarchie du parti. La richissime patiente et admiratrice du psychanalyste, Marie Bonaparte, rachète les lettres passionnées et compromettantes qu'il a écrites à son ami Wilhelm Fliess. Revenant à un de ses sujets de prédilection ? le peuple juif ?, Eliette Abécassis (Le palimpseste d'Archimède, NB septembre 2013) aborde ici, à travers une fiction, la révolution provoquée par les thèses de Freud et de ses collègues, juifs pour la plupart, qui ont donné naissance à la psychanalyse. Le destin des principaux personnages du roman révèle le rôle de l'inconscient et de la sexualité dans la construction de la personnalité. L'influence déterminante de Freud sur la bourgeoisie de l'époque et la vénération dont il est l'objet sont parfaitement rendues. Une lecture agréable et intéressante : évitant les écueils de développements philosophiques réservés aux initiés et la banalisation réductrice, le sujet est bien traité. (source : les-notes.fr)